Le gouvernement français est sur le point d’entamer les préparatifs en vue de la cession de l’opérateur de loterie nationale français Francaise des Jeux ainsi que de l’opérateur aéroportuaire Aeroports de Paris SA (ADP) et du fournisseur d’énergie Engie SA, selon un rapport des médias locaux. La loterie est détenue à 72 % par l’État.
La vente des trois sociétés devrait générer 15 milliards d’euros pour l’Etat. L’argent est destiné à la création et au renforcement d’un fonds gouvernemental pour l’innovation et l’investissement dans divers projets industriels. La création du fonds d’innovation s’inscrivait dans le cadre des promesses électorales du président français Emanuel Macron. Le plus haut responsable du pays a été élu au printemps dernier à la tête du Rassemblement national (anciennement Front national) Marine Le Pen.
La privatisation de la Francaise des Jeux et des deux autres entreprises ne peut commencer avant que le gouvernement n’adopte un projet de loi spécial à ce sujet. Ce texte législatif ouvrirait la voie à la vente d’ADP et d’Engie en annulant l’obligation faite à l’État de détenir plus de 50% du capital d’ADP et un tiers du total des droits de vote d’Engie. Il est important de noter ici que les deux sociétés sont cotées à Paris.
Quant à l’opérateur de loterie, il n’est pas coté, mais sa privatisation nécessitera la création d’un nouvel organisme de régulation qui supervisera la cession ainsi que les opérations de loterie menées en France après la privatisation.
Le projet de loi a été présenté au gouvernement lundi, comme l’ont confirmé des fonctionnaires tard hier soir. Toutefois, ce n’est qu’à la fin des vacances d’été qu’il sera réexaminé et voté.
Francaise des Jeux a enregistré une performance particulièrement forte et des ventes en hausse au cours des dernières années. Le chiffre d’affaires a atteint 15,1 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 5,7% par rapport à 2016, confirmant la santé de l’opérateur dans la perspective de sa privatisation désormais inévitable.
Cette entité gérée par l’État vend des cartes à gratter et d’autres produits de loterie et gère également des opérations de loterie et de paris en ligne. Les cartes à gratter ont généré un chiffre d’affaires de 7,4 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 8% par rapport à l’année précédente. Les autres produits de loterie ont ajouté 5,2 milliards d’euros au total, soit une augmentation de 5,2% par rapport à l’année précédente. Les paris sportifs ont contribué à hauteur de 2,5 milliards d’euros l’an dernier, en hausse de 0,3%.
Il est important de souligner ici que Francaise des Jeux est le deuxième plus grand opérateur de loterie d’Europe, l’Italien Lottomatica étant le seul en tête.
Selon les rapports précédents des médias locaux, il est peu probable que la Francaise des Jeux soit rendue publique avant 2019. Il est estimé que l’Etat vendrait environ 50% de l’opérateur de loterie pour réduire sa participation à seulement 22%.
Comme l’indiquent les analystes, la vente de Francaise des Jeux, d’ADP et d’Engie, pour plus de 15 milliards d’euros, représentera la plus importante vague de désinvestissement initiée par l’Etat français depuis 2004-2007, date à laquelle il a vendu des actions de l’ancien monopole téléphonique du pays et lancé des IPOs sur une importante compagnie d’électricité et une société de gaz.